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Article mis en ligne le 10 novembre 2021

Nouveaux dépôts / Deux portraits de la Maison de Balzac à Paris

 

Depuis plusieurs années, la Maison de Balzac à Paris prête des œuvres au musée Balzac à Saché, dans le cadre d'expositions temporaires mais également pour améliorer le parcours des collections permanentes. En novembre 2021, deux peintures appartenant à la Maison de Balzac sont arrivées à Saché : un portrait de Maître Guillonnet-Merville et un portrait de Zulma Carraud. Ces œuvres font particulièrement écho aux thématiques proposées par le musée Balzac.

 

Jean-Baptiste Prudent CARBILLET
Maître Jean-Baptiste Guillonnet-Merville
Huile sur toile, 1837
Saché, musée Balzac, dépôt de la Maison de Balzac, Paris, BAL 543

 

Le portrait de Maître Guillonnet-Merville par Jean-Baptiste Prudent Carbillet a pris naturellement place au deuxième étage du château, face à la restitution d'un intérieur fictif de La Comédie humaine, celui du cabinet de l'avoué Derville dans le roman Le Colonel Chabert. On le sait, l’avoué Guillonnet-Merville (1773-1855) inspira à Balzac le personnage de Derville, l’un des rares notaires intègres de La Comédie humaine. Balzac entra son cabinet comme "petit clerc" après s'être inscrit en 1816 à la faculté de droit.


Edouard VIÉNOT
Zulma Carraud et de son fils Ivan
Huile sur toile, 1827
Saché, musée Balzac, dépôt de la Maison de Balzac, Paris, BAL 51

 

On peut désormais découvrir le portrait de Zulma Carraud par Edouard Viénot dans la salle "Bazac en son monde", consacrée aux différents cercles d'influence d'Honoré de Balzac. Amie d’enfance de l’une des sœurs d’Honoré de Balzac, Zulma Tourangin (1796-1889) épouse à l’âge de vingt ans François-Michel Carraud, nommé inspecteur de la Poudrerie d’Angoulême en 1831. À partir de 1834, le ménage Carraud se retire au château de Frapesle, à Issoudun, où Honoré de Balzac est régulièrement accueilli. Mère de cinq enfants, Zulma Carraud a entretenu avec Honoré de Balzac une abondante correspondance, amicale, sincère et d’une grande intelligence critique. Alors qu’Eugénie Grandet vient de paraître, Balzac regrette qu’elle ait été aussi peu touchée par cet ouvrage qui peint si bien la vie de province. Elle lui répond alors : "Eugénie G. m’a beaucoup plu. Si ce n’est pas la femme séduisante, c’est la femme vraie, dévouée, comme beaucoup le sont, sans éclat. […] Madame Grandet existe dans chaque ville de province. […] Les vertus sont profondes en province, mais sans éclat, on n’en a pas même la conscience."